Laboratoire aerodynamique eiffel

France

Moins célèbres auprès du grand public que sa tour, les recherches en aérodynamique et en météorologie de Gustave Eiffel ont eu une influence considérable sur le développement de ces sciences. Sa soufflerie de la rue Boileau à Auteuil, achevée à ses frais en 1912 en remplacement de la première soufflerie qu’il avait déjà fait construire en 1909 sur le Champ de Mars aux pieds de la Tour, va fixer les règles de l’Aérodynamique et rendre d’immenses services par ses essais aérodynamiques dans de nombreux domaines : Aéronautique, Automobile, Bâtiment, Bateaux, Centrales thermiques, Pont, Radars, etc…

Mr. André Granet faisait en 1962 l’historique des laboratoires Eiffel en ces termes :
« C’est afin de déterminer les lois de l’aérodynamique qu’Eiffel construisit au Champ de Mars, en 1909, un modeste laboratoire dont la soufflerie avait une veine d’air d’un mètre cinquante de diamètre, de trois mètres de long et où la vitesse de l’air pouvait varier de 5 a 20 m/sec à l’aide d’un moteur de 70 CV alimenté par la station électrique de la Tour. C’est à ce laboratoire que furent effectuées les premières recherches sur les profils d’ailes d’aéroplanes employées par WRIGHT, VOISIN,FARMAN,BLERIOT,puis sur des modèles d’avions complets conçus par ESNAULT-PELTERIE, NIEUPORT, LEVASSEUR.
EIFFEL était occupé en 1911 à ses travaux expérimentaux sur les hélices quand il dut quitter le Champ de Mars où commençait de s’élever un nouveau quartier. Il fit alors construire à Auteuil, 67, rue Boileau, un laboratoire beaucoup plus complet, dont la soufflerie comportait une veine d’air de deux mètres de diamètre pouvant atteindre la vitesse de 30 m/sec.
C’est ainsi que fut constituée définitivement la soufflerie aérodynamique «type Gustave EIFFEL» à l’aide de laquelle celui-ci a donné à la méthode des recherches aérodynamiques ses normes essentielles.Ce type de souff1erie a été reproduite depuis à de très nombreux exemplaires en France, en Hollande, au Japon, aux Etats-Unis. Certes le diamètre et la vitesse de la veine ont été considérablement augmentés puisque des aéronefs en grandeur réelle peuvent-être soumis à un courant d’air atteignant et même dépassant la vitesse du son, mais les principes n’ont pas variés. »