Wreath-laying ceremony on the grave of Gustave Eiffel, on the day of the centenary of his death

To celebrate the culmination of the events for the centenary of the death of Gustave Eiffel, the ADGE and the City-Hall of Levallois, laid wreaths on the grave of the famous engineer and scientist on the day of his death, the 27th of December.

In presence of his descendants, as well as of guests linked to Gustave Eiffel and his works, the ceremony was followed by the speeches of Agnès Pottier–Dumas, Mayor of Levallois, and of Savin Yeatman-Eiffel, Vice-president of the ADGE (cf. copy of the speech below – in French).

It ended by a moment of silent reflection in front of the grave of Gustave Eiffel, before the family met for lunch, ending on a fraternal note the long series of commemorative events that took place during this rich year for the memory of our ancestor.

the speech of Savin Yeatman-Eiffel, Vice-president of the ADGE
the speech of Agnès Pottier–Dumas, Mayor of Levallois
Group photo in front of the grave of Gustave Eiffel

Speech given on December 27th 2023 in front of the grave of Gustave Eiffel by Savin Yeatman-Eiffel, Vice-President of the Association of the  Descendants of Gustave Eiffel (in French):

” Madame la Maire de Levallois, Agnès Pottier–Dumas, je vous remercie pour votre discours. Gustave Eiffel a écrit une grande partie de son histoire dans cette commune où il a habité de longues années, où il avait ses usines et où il a été enterré avec sa femme Marguerite, sa fille Claire ou encore son gendre Adolphe Salles. Je remercie au passage à nouveau la commune qui, sous la direction de votre prédécesseur avait accepté il y a une quinzaine d’années, à la demande de notre association, de faire restaurer la tombe de notre ancêtre qui menaçait de s’écrouler.

Je remercie également toutes les personnes liées directement ou indirectement à Gustave Eiffel qui se sont joints à ses descendants ce matin et notamment le président d’Osmos Group, Bernard Hodac, l’auteur-et-interprète Alexandre Delimoges, le représentant de la Fédération des Compagnons du Tour de France, Louis Lemenu, la compositrice Lise Borel ou Florence Allorent, conservatrice à la Cité de l’Architecture et du patrimoine. Tous à votre façon vous défendez vous aussi l’héritage de notre ancêtre.

Avant d’évoquer la mémoire de Gustave Eiffel, je remercie également les anciens présidents de l’Association des descendants de Gustave Eiffel dont deux sont parmi nous ce matin : Sylvain Yeatman-Eiffel et Xavier Larnaudie-Eiffel, ainsi que sa présidente actuelle, Myriam Larnaudie-Eiffel, qui a fini par pouvoir nous rejoindre aujourd’hui. Tous ensemble nous nous sommes battus, et tout particulièrement cette année, pour défendre la mémoire et les œuvres de notre ancêtre et nous continuerons à le faire à l’avenir.

Alors que nous fêtons le centenaire de la disparition de Gustave Eiffel, je voudrais maintenant rappeler brièvement qui était cet homme, dont le nom est devenu au fil du temps l’un des plus connus au monde, mais dont beaucoup ne connaissent que la tour qui fut son chef-d’œuvre.

Né à Dijon en 1822, Gustave Eiffel est issu d’une famille modeste, le fils d’une entrepreneuse autodidacte qui se lance courageusement dans le négoce de la houille, et d’un ancien hussard de Napoléon. Son enfance n’est pas rose. Comme ils n’ont pas le temps de s’occuper de leur fils, ses parents le confient très jeune à une grand-mère froide et sévère, avant de l’envoyer en pension à partir du collège. Pour plaire à la mère qu’il vénère mais ne voit jamais, Gustave Eiffel réussit ses études et sort diplômé de l’École Centrale en 1855. Le travail le passionne. Il s’impose très vite comme le bras droit de son premier employeur Charles Nepveu. Il n’a encore que 25 ans lorsqu’on lui confie la construction du grand pont de fer de Bordeaux (de plus de 500 mètres), aux fondations duquel il applique le nouveau procédé de l’air comprimé pour enfoncer les piles à 25 mètres sous le niveau de la Garonne. Lorsqu’un ouvrier tombe à l’eau, Gustave n’hésite pas à plonger pour le secourir. Il le refera d’ailleurs à nouveau un peu plus tard pour tenter de sauver un père et son fils emportés par le courant. Au-delà de l’anecdote, c’est la marque d’un humanisme et d’un souci de la sécurité de ses ouvriers que l’on retrouve tout au long de la carrière de l’ingénieur.

Après avoir construit des ponts à travers toute la France, il se met à son compte et établit les calculs des arcs de la Galerie des Machines de l’Exposition Universelle de 1867. Ouvrant à la même époque ses propres ateliers, il ne cesse de développer des techniques innovantes qui lui permettent d’emporter de nouveaux marchés face à des concurrents beaucoup plus gros que lui. Reprises et copiées par ses contemporains, elles participent au développement des industries françaises et certaines sont encore utilisées aujourd’hui. En 1869, il substitue aux colonnes de fontes lourdes et cassantes de grands caissons quadrangulaires en fer pour les piles de ponts. Les années suivantes il développe la technique du montage en porte-à-faux et imagine le pont à arc parabolique pour enjamber les vallées larges et profondes. L’exemple le plus marquant de ces nouvelles techniques est le viaduc de Garabit, reliant deux vallées distantes de 534 mètres, et enjambant la Truyère d’un seul arc de 160 mètres de flèche et 122 mètres de hauteur – ce qui en fait le plus haut et le plus large du monde à l’époque.

Il construit également la gare de Budapest, un des premiers bâtiments à exposer fièrement ses structures métalliques plutôt qu’à les cacher sous la pierre, comme les architectes préférait le faire à l’époque.

Il conçoit la coupole de 22 mètres de diamètre de l’observatoire de Nice, une pièce métallique de 100 tonnes reposant sur un flotteur annulaire qu’il est possible de déplacer à l’aide d’une simple manivelle.

Il conçoit également, à la demande de Bartholdi, la structure interne de la célèbre statue de la Liberté, toujours debout aujourd’hui en dépit des vents violents qui agitent la baie de New York, ou encore des ponts portatifs démontables qui rendent pendant des décennies d’immenses services à travers le monde.

Son œuvre la plus célèbre est bien sûr la tour qui porte son nom mais qu’il appellera toujours lui simplement « la Tour de 300 mètres ». Décriée avant sa construction, Gustave Eiffel bataille plusieurs années pour imposer son projet et le financer – prenant à sa charge la quasi-totalité du budget. Il faut seulement deux ans, deux mois et cinq jours à Eiffel et ses équipes pour mener à bien les fondations et le montage. Jamais un projet aussi important n’avait été conduit aussi rapidement et avec autant de précision ! C’est aussi un tournant majeur dans l’histoire de l’architecture et de l’ingénierie : l’esthétisme radical de la Tour Eiffel est dicté avant tout par des considérations mathématiques et non pas par l’influence de tel ou tel courant artistique. Ce qui ne lui interdit pas d’avoir sa beauté propre, bien au contraire.

Sous l’impulsion de Gustave Eiffel sa tour devient rapidement un laboratoire d’expérimentations multiples ouvert à tous les scientifiques, et en particulier la T.S.F. Gustave Eiffel y installe à ses frais, dès 1904, l’équipe du capitaine Ferrié, que sa hiérarchie refusait de financer. Ce faisant, il facilite le développement extrêmement rapide de cette nouvelle technologie. En 1907 Bizerte est joint, en 1910 le Canada. En 1914 c’est la station de la tour Eiffel qui capte les communications ennemies et permet aux Français de remporter la célèbre bataille de la Marne.

Mais Gustave Eiffel s’investit lui-même de plus en plus dans la recherche scientifique. Fasciné par le vent, contre la force duquel il a dû luter en tant qu’ingénieur, il s’affirme comme un des pères de la météorologie moderne. Il publie de nombreux ouvrages à ce sujet et des Atlas météorologiques basés sur les relevés établis à ses frais à partir de vingt-cinq stations françaises, développant des systèmes pour analyser et classifier les résultats obtenus, dont les principes s’imposent dès lors.

L’aviation naissant à cette époque, Gustave Eiffel va tenir un rôle clé et central dans son développement par ses études des lois de l’air et ses conséquences sur les formes à donner aux ailes. Sa tour lui sert pour cela de premier laboratoire. Il y étudie la chute des corps, puis à partir de 1909 construit à ses pieds une première soufflerie révolutionnaire, dont le principe est toujours la base des souffleries actuelles. Les résultats des milliers d’expériences qu’il y livre sur des maquettes d’avions, des ailes et des hélices, puis qu’il poursuit à partir de 1912 dans sa seconde soufflerie de la rue Boileau, dans le 16e arrondissement de Paris, s’imposent immédiatement à la jeune industrie aéronautique. Elles valent à leur auteur la très prestigieuse médaille d’or Langley de la Smithsonian Insitution. Pendant la première guerre, le laboratoire fonctionne sans relâche, permettant aux constructeurs français et alliés de tester et améliorer leurs appareils. Eiffel met là encore tous ses résultats gracieusement à la disposition des industriels et de la communauté scientifique.

Toujours curieux et passionné, fermement décidé à améliorer le sort de ses contemporains grâce à la science, Gustave Eiffel continue à se rendre à son laboratoire, dont il cède la propriété à l’Etat en 1922, jusqu’à la toute fin de sa vie.

Il s’éteint, entouré des siens, le 27 décembre 1923, quelques jours après avoir fêté son 91ème anniversaire – il y a exactement 100 ans de cela.

Ainsi s’achève une vie formidablement bien remplie et mise toute entière au service du progrès. Gustave Eiffel reste plus que jamais un exemple, une source inspiration pour les générations qui l’ont suivie et à venir.

C’est la raison pour laquelle nous avons déposé cette année une demande en panthéonisation de notre ancêtre, pour son œuvre, et au nom de tous les autres bâtisseurs, entrepreneurs, et ingénieurs qui ont tant fait pour notre pays et ne sont pas représentés au panthéon. Je fais ici le vœu que cette demande se concrétise très prochainement. 

Merci pour votre écoute. Et, si vous me le permettez : vive Gustave Eiffel ! “

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